En France, 47 % des terres sont utilisées par l’agriculture, un chiffre en baisse, avancé par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) qui a publié le 4 octobre son atlas 2023.
« La quasi-totalité des départements a perdu des terres agricoles », alerte l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). L’organisme a publié, le 4 octobre 2023 son atlas 2023 des cartes de l’anthropocène.
Le recueil de cartes permet d’observer l’état du territoire français et en particulier cette année, l’occupation des sols. Une thématique « emblématique » pour l’institut, car le sol étant une ressource limitée, « son occupation a toujours traduit des choix de société ». En 2023, les surfaces agricoles restent la première occupation du sol. Elles recouvrent 47 % du territoire français, soit 28,5 millions d’hectares. Et ce chiffre grimpe jusqu’à 52 % en France métropolitaine.
Baisse de 0,2 % par an
Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, l’institut observe une baisse des terres agricoles entre 2008 et 2018 sur la quasi-totalité des départements, à « un rythme moyen de 0,2 % par an ». La principale raison de cette diminution est due à l’étalement urbain et la transformation des sols agricoles en habitations, infrastructures et zones commerciales. Le taux d’urbanisation s’est affolé ces dernières décennies : il est passé de 53 % en 1936 à 81 % en 2020.
La loi ZAN (zéro artificialisation nette), publiée en juillet 2023, oblige les territoires à réduire l’artificialisation des sols de 50 % d’ici à 2030. En plus de faire face à l’étalement urbain, les sols font face à des défis socio-économiques et environnementaux qui obligeront les territoires à se réorganiser.
Progression de l’urbanisation
Alors que la profession agricole fait face au vieillissement de sa population, il faudra affronter une déprise agricole en termes de démographie et rendre les exploitations « accessibles aux jeunes agriculteurs », souligne l’institut.
Mais la réorganisation des surfaces agricoles se fera aussi à travers la transition agroécologique, ajoute l’IGN. Déjà, des mesures agro-environnementales sont mises en place par les agriculteurs pour faire face au réchauffement climatique : instauration de haies, développement du pâturage, protection de la biodiversité, adaptation des cultures en fonction des ressources en eau et de l’élévation des températures…
Réorganisation nécessaire
La réorganisation du territoire rural se pose en défi majeur pour l’avenir. Historiquement, le paysage agricole actuel s’est redessiné dans les années 1970 via les politiques de remembrement. En prenant exemple sur un territoire du Calvados, l’IGN compare deux photographies satellites.
La première, datant des années 1950 fait état de nombreuses parcelles agrémentées de haies. Mais en 2021, des champs étendus apparaissent. « La majorité des mares et bosquets ont disparu pour faciliter le passage des engins et maximiser les surfaces agricoles utiles », souligne l’institut.
Site LaFranceAgricole – Actualités 06/10/2023
