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Des vaches sous 5 hectares de panneaux agrivoltaïques

Des vaches sous 5 hectares de panneaux agrivoltaïques

Dans le Lot-et-Garonne, l’entreprise Reden a conduit des expérimentations pour démontrer la compatibilité entre l’activité d’élevage et celle de production d’électricité au sein d’une centrale agrivoltaïque.

 

Le département du Lot-et-Garonne est confronté depuis plusieurs années à un manque d’éleveurs, notamment sur la race locale garonnaise, en raison des difficultés d’accès au foncier. « L’agrivoltaïsme est alors apparu comme un bon moyen palliatif pour permettre à certains agriculteurs d’accéder à du foncier qu’ils n’auraient pas tout en résolvant en partie la problématique du stress thermique et hydrique des parcelles l’été », explique Olivier Bousquet, directeur exécutif du développement pour la France chez Reden (producteur d’énergie et de modules photovoltaïque).

Après une première expérimentation concluante en 2020 sur une centrale photovoltaïque fixe déjà en activité depuis plusieurs années, Reden et la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne ont voulu renouveler cette expérience grandeur nature. Entre novembre 2022 et mars 2023, dix vaches de race Aubrac accompagnées de leurs veaux ainsi qu’un taureau ont pris place sur une parcelle de 15,5 hectares équipée de panneaux mobiles montés sur des trackers adaptés à un axe et située à Moncrabeau (Lot-et-Garonne). Le but ? Étudier le comportement des animaux en présence de l’installation agrivoltaïque et mesurer les bénéfices pour l’activité d’élevage.

Des services rendus à l’élevage

Pour la chambre d’agriculture et l’entreprise Reden, l’étude confirme les services rendus par l’installation agrivoltaïque à l’activité d’élevage. « Du côté du comportement, l’étude a montré que les vaches ont besoin de seulement 15 jours d’adaptation », souligne Olivier Bousquet. Le cheptel a évolué sur la parcelle normalement, y compris sous les panneaux en mouvement constant (hauteur comprise entre 50 cm et 1,10 m), et aucune blessure n’a été constatée. De plus, les panneaux ont servi d’abri aux animaux lors d’intempéries et l’éleveur confirme que la reproduction s’est déroulée sans problème.

Du côté de la technique, Reden a pu conforter son choix d’un système de type trackers, plus léger et « vaches compatible », et a validé la position des râteliers, abreuvoirs et autres zones de bien-être tels que des grattoirs sur la parcelle. La cohabitation entre les deux activités est confirmée par l’absence de dommages causés par les bovins au dispositif. Le potentiel agronomique de la parcelle a été conservé, la centrale photovoltaïque apportant un ombrage bénéfique tant pour les animaux que pour la production fourragère.

Point important, la production agricole est restée l’activité principale de la parcelle avec un chargement à l’hectare (UGB) identique à celui mis en œuvre sur une exploitation sans panneaux solaires. « En bovins, cela implique toutefois la mise en œuvre de projets plus gros, avec 25 à 30 hectares au minimum », concède Olivier Bousquet. Grâce à l’utilisation de pieux battus pour la structure de la centrale, l’installation est entièrement réversible et sa faible emprise au sol répond aux problématiques d’artificialisation des terres. « Jusqu’à 95 % de la surface du terrain est utilisable par les animaux », indique Reden, qui a conçu sa centrale avec un ratio module/surface de 30 % pour l’adapter au système d’élevage bovin.

Retrouver du foncier de manière pérenne

Avec une puissance installée de 10,6 MWc, représentant une production annuelle de 14 640 MWh, l’énergie produite par la centrale de Moncrabeau est réinjectée dans le réseau de distribution pour fournir une électricité verte et locale. De son côté, la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne accompagne Reden dans ses projets en assurant la mise en relation du producteur d’énergie avec les éleveurs intéressés dans le but de réhabiliter les friches du département en terres agricoles.

L’éleveur qui a prêté ses aubracs pour l’expérience a, lui, été conforté dans son futur projet agrivoltaïque avec Reden. Sa principale crainte était le risque de casse du dispositif agrivoltaïque par ses animaux, ce qui n’a pas été le cas dans l’expérimentation menée. À la tête d’un cheptel de 1 000 bovins de la race Aubrac dans les Pyrénées-Atlantiques, il est aujourd’hui confronté à des difficultés structurelles. « D’ici à quelques années, pas mal de ses contrats fonciers signés avec les communes ne seront pas renouvelés ce qui pose un problème », confie Olivier Bousquet.

S’il possède des bâtiments permettant d’accueillir l’ensemble de son troupeau, il souhaite garder ses vaches en extérieur et s’est donc tourné vers un projet agrivoltaïque pour retrouver du foncier de manière pérenne. « La centrale a été dimensionnée en fonction des paddocks dont l’éleveur a besoin pour adapter la forme de la centrale solaire à l’activité agricole. »

Site LaFranceAgricole – Actualités 31/10/2023

 

 

 

 

 

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