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L’abattoir de proximité est une pierre angulaire des circuits courts

L’abattoir de proximité est une pierre angulaire des circuits courts

Le petit abattoir de l’Oisans, en Isère, est un rouage essentiel de la politique alimentaire territoriale de la communauté de communes, qui l’a repris en régie.

Pendant quinze ans, des éleveurs ont porté à bout de bras l’abattoir multi-espèces de l’Oisans en Isère. À la fin, « c’était infernal, on ne pouvait plus tout gérer », lâche Guillaume Salvi. Depuis plus de vingt ans, cet éleveur bovin et ovin y assure la tuerie hebdomadaire du mardi matin.

Un « outil essentiel » pour la vente directe

Les volontaires ne se sont jamais bousculés pour cette tâche. « Nous sommes bien rémunérés, mais cela nous prend beaucoup de temps, alors que ce n’est pas notre métier. Et c’est usant car il y a beaucoup de manutention », résume-t-il. Avant d’ajouter : « Mais cet outil est essentiel : il nous permet de faire de la vente directe. »

« Il est le complément logique d’une politique alimentaire territoriale », abonde Jean-Rémy Ougier. La communauté de communes de l’Oisans, dont il est vice-président, veut relocaliser l’alimentation de ses habitants. Elle a repris l’abattoir en régie en 2019 et investi pour le moderniser.

Depuis, elle gère tout, à commencer par la paie des prestataires : trois à cinq abatteurs (dont quatre éleveurs) selon la saison, et un boucher pour la découpe et la mise sous vide. Elle salarie un gestionnaire qui gère l’administratif et elle assure la maintenance, le ménage et les fonctions de support (comptabilité, etc.).

Des tarifs compétitifs

« Le service s’est professionnalisé », apprécie Martin Gaillard, usager depuis douze ans, venu ce mardi déposer des chevreaux. Il les récupérera trois jours plus tard, découpés et emballés, pour les vendre en direct. Chaque trajet lui prend une demi-heure aller, puis retour. L’alternative la plus proche pour des caprins serait Grenoble, à une heure et demie de route. « Et plus c’est court, mieux c’est pour le bien-être animal », ajoute-t-il.

De fait, ni bruit ni odeurs ne trahissent l’activité de l’établissement niché dans une impasse de la commune du Bourg-d’Oisans. Utilisé par quarante éleveurs, il abat 70 tonnes de viande par an, presque entièrement découpée et vendue localement. Flavien Bauchon, venu déposer des agneaux, juge les tarifs compétitifs : « Cela me coûte entre 1,20 € et 1,50 €/kg pour l’abattage et 1 €/kg pour la découpe et mise sous vide. »

Les éleveurs peuvent aussi louer la salle pour découper leurs carcasses. Toutefois, un si petit abattoir a ses inconvénients. Le poids des normes semble démesuré et les chantiers n’apparaissent pas prioritaires aux prestataires chargés d’installer un matériel. Et faute de volume suffisant pour valoriser les cuirs, toutes les peaux rejoignent les déchets dont l’enlèvement coûte, au total, 10 000 € HT par an.

Des comptes à l’équilibre

Les comptes de l’abattoir sont à l’équilibre, assure la collectivité. Le budget annuel alloué à l’outil oscille entre 200 000 et 220 000 euros, dont la moitié en salaires et prestations de service, et 30 000 à 45 000 euros en matériel pour remplacer une pièce défectueuse ou améliorer le confort de travail.

Site LaFranceAgricole – Actualités – 25/04/2024

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