Les ministres européens de l’Agriculture ont donné leur feu vert à un « plan d’action » visant à consacrer au moins 25 % des terres agricoles de l’Union européenne à l’agriculture biologique d’ici à 2030, contre 8,5 % actuellement.
La Commission européenne avait adopté le 24 mars 2021 un plan d’action pour le développement du bio dans l’Union. Ce dernier vient d’être approuvé par les ministres de l’Agriculture européens.
« Il s’agit d’une approche complète : l’objectif principal est de consacrer 25 % des terres à l’agriculture biologique. Mais il faut également promouvoir l’alimentation bio, développer l’industrie de transformation des aliments bio, élargir les marchés », a expliqué le commissaire européen à l’Agriculture lors d’une conférence de presse.
Les écorégimes : un outil incitatif
En pratique, chaque gouvernement devra adapter son Plan stratégique national, c’est-à-dire la façon dont il entend allouer les fonds de la Politique agricole commune (Pac). La réforme de la Pac, récemment approuvée par les Vingt-Sept, prévoit un système « d’écorégimes », primes récompensant les agriculteurs respectant des critères environnementaux définis au niveau des États. « On encourage les États à inclure le bio dans les écorégimes. La question est de voir à quel point ils seront ambitieux », a noté Janusz Wojciechowski.
Renforcer le bio dans les cantines
Le plan adopté propose également de muscler les fonds de développement rural de la Pac en faveur des cultures biologiques, ainsi que les mécanismes d’assistance technique aux agriculteurs.
Il prévoit de promouvoir activement la commercialisation des produits bio, identifiés par un logo de l’Union européenne, en renforçant leur présence dans les cantines et en les intégrant aux marchés publics, tout en améliorant la traçabilité pour mieux combattre les fraudes.
Un objectif trop ambitieux
Les ONG écologistes restent circonspectes, jugeant l’objectif de 25 % trop peu ambitieux, et redoutant qu’au-delà du bio, les critères conditionnant les écorégimes ne soient pas suffisamment stricts pour développer des pratiques durables dans l’agriculture conventionnelle.
En France, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie déclarait en avril dernier atteindre 12,5 % des surfaces agricoles cultivées en bio d’’ci à 2022. Soit 2,5 points de moins que l’objectif national du Plan ambition bio.
Site LaFranceAgricole – Actualités 20/07/2021