La Commission européenne envisage de modifier la directive nitrates pour autoriser l’utilisation des engrais azotés fabriqués à partir de fumiers ou lisiers, ou « Renure ».
Dans les zones vulnérables aux nitrates, la Commission européenne ouvre la porte à l’utilisation d’engrais Renure (pour « REcovered Nitrogen from manURE », ou « azote issu d’effluents d’élevage »). Elle propose d’amender la directive nitrates en ce sens, dans un projet de texte soumis à la consultation du public jusqu’au 17 mai 2024. Le texte prévoit ainsi d’autoriser les matières fertilisantes issues d’effluents d’élevage au-delà de la limite actuelle de 170 kg N/ha/an. Il définit également des exigences sanitaires (teneur en cuivre et en zinc, concentration en micro-organismes pathogènes).
La Commission européenne estime que l’utilisation de ces engrais « devrait être autorisée avec les garanties appropriées pour améliorer la substitution des engrais chimiques par des engrais organiques, réduire les coûts pour les agriculteurs et renforcer l’autonomie stratégique du secteur agricole de l’Union européenne, sans compromettre la réalisation des objectifs de la directive [nitrates] ». Bruxelles précise que « l’utilisation des engrais Renure doit aller de pair avec des efforts continus pour atténuer les impacts environnementaux globaux ».
Une « démarche stratégique »
Le Copa-Cogeca, syndicat représentant les agriculteurs et coopératives européens, a salué une « démarche concrète et stratégique » sur X (anciennement Twitter). Il estime qu’à la suite de la guerre en Ukraine, il est « urgent » de réduire la dépendance aux engrais azotés en diversifiant les sources. Par ailleurs, il appuie sur l’intérêt de cette ressource aux nutriments « recyclés, non fossiles et à faible teneur en carbone » pour réduire le bilan climatique de l’agriculture.
Le Copa-cogeca « appelle la Commission à faire une proposition similaire concernant les digestats ».
Site EditionsLégislatives 24/04/2024
