Créé par l’association Pour une agriculture du vivant, l’indice de régénération attribue une note « agroécologique » aux élevages de bovins, sur une échelle de 100 points. Le diagnostic peut être réalisé gratuitement, en autonomie ou auprès d’un technicien.
« Nous lançons l’indice de régénération dans l’élevage bovin », a présenté Louise Mancel, coordinatrice technique élevage au sein de l’association Pour une agriculture du vivant, lors d’une conférence au Sommet de l’élevage en octobre dernier, à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme). Cet indicateur existe déjà pour les systèmes de production végétale. Il consiste à attribuer, sur 100 points, une note sur les pratiques agroécologiques mises en place au sein d’une exploitation.
« L’objectif est de montrer qu’une ferme peut être agroécologique sans pour autant travailler sous label », souligne la responsable de la recherche et du développement dans l’association. Le système de collecte des données se veut flexible, et personnalisable. Franck Baechler, éleveur en Sologne, se retrouve dans cette analyse. « Ma ferme n’entrait pas dans tous les critères des autres méthodes d’évaluation que je connais. Là, l’outil est ouvert à tous les systèmes, et cela me permet d’avoir des références. Je peux voir comment progresser, et des curseurs me rassurent sur la direction que je prends dans mes décisions », témoigne-t-il.
Fourrages et conduite d’élevage
L’indice bovin de régénération se présente en deux parties. La première concerne les cultures et fourrages, la deuxième aborde la conduite d’élevage. « Les données sont simples à collecter par l’éleveur », explique la responsable de l’association Pour une agriculture du vivant. Date de semis, de récolte, travail du sol… Toutes les informations nécessaires pour renseigner la couverture des sols sur l’année doivent être saisies.
Pour la partie relative au troupeau, l’indicateur se concentre sur l’autonomie énergétique et fourragère de l’élevage. « Par exemple, pour le pâturage, nous comptabilisons la part que représente le pâturage dans la ration, précise-t-elle. Ce n’est pas une question de nombre de jours. Nous montrons que dans certains systèmes, le pâturage ne peut pas apporter suffisamment pour nourrir tous les animaux. » La complémentarité des ateliers et la santé globale du troupeau sont également prises en compte.
Le diagnostic peut être réalisé en autonomie totale et gratuitement par les agriculteurs, via le site agroecologie.org. Une version payante existe pour les entreprises qui souhaitent intégrer l’indice de régénération à leur filière. Leurs techniciens, formés à l’outil, accompagnent les éleveurs adhérents. « Il n’y a pas de version premium, ce sont les deux mêmes audits. L’outil est la porte d’entrée, et le reste est dans les mains du conseiller qui accompagne l’éleveur vers le progrès », souligne la responsable de l’association Pour une agriculture du vivant.
Un éleveur peut réaliser ce diagnostic en autonomie une fois par an, pour visualiser l’évolution de son exploitation. « Il n’y a aucune sanction si le score d’un élevage diminue. C’est plutôt un outil d’encouragement au progrès », conclut-elle.
Site LaFranceAgricole – Actualités 10/10/2023
