Statut, retraite, choix de filière ou encore installation, la Mutualité sociale agricole dévoile ses dernières données sur l’activité de ses adhérentes salariées et non-salariées agricoles.
La Mutualité sociale agricole (MSA) a publié ses dernières statistiques sur les agricultrices. Intitulée « Les femmes dans le monde agricole en 2022 » et publiée le 21 février 2024, l’enquête présente des chiffres sur l’activité, la retraite, le statut, les conditions de travail ou encore le choix des filières, pour les salariées comme les non-salariées. Sept informations clés en ressortent.
En 2022, la population active non-salariée agricole féminine se compose de 103 854 cheffes et 14 987 collaboratrices d’exploitation, révèle la MSA, soit un total de près de 118 841 femmes. Elles représentent ainsi près de 26,7 % des non-salariés agricoles. Ce chiffre est en diminution de 1,0 % par rapport à 2021. Toutefois, depuis dix ans, la proportion de femmes cheffes d’exploitations ou d’entreprises agricoles augmente légèrement pour s’établir autour à 24,4 % en 2022.
Dans 87,7 % des cas, la transmission de l’exploitation ou de l’entreprise au conjoint, dite « transfert entre époux », s’effectue de l’homme vers la femme. La proportion de femmes ayant bénéficié d’un transfert entre époux est de 8,8 % en 2022. Elle était de 15 % en 2012. La MSA explique cette forte diminution par la réforme des régimes de retraite de 2010 qui a conduit les chefs à prendre leur retraite plus tardivement, réduisant ainsi la pratique du transfert entre époux.
En termes d’effectifs, les cheffes d’exploitation exercent principalement leur activité, tout comme leurs homologues masculins, dans les secteurs composant l’agriculture traditionnelle :
– Cultures céréalières et industrielles (15,9 %, stable par rapport à 2021) ;
– Élevage de bovins lait (14,3 %, -0,5 point en un an), les cultures et élevages non spécialisés (12,5 %, -0,1 point) ;
– Élevage de bovins viande (10,9 % en baisse de 0,2 point) ;
– Viticulture (11,9 % en baisse de 0,14 point).
La part des femmes est aussi proportionnellement très importante dans l’élevage de gros animaux (46,6 %), l’élevage de petits animaux hors volailles et lapins (38,3 %) et l’élevage de volailles et lapins (33,6 %).
Cette proportion reste stable depuis ces dix dernières années, note la MSA. L’étude précise que dans 17 % des cas, les exploitations ou entreprises agricoles sont dirigées exclusivement par des femmes et dans 12,5 % des cas, elles sont dirigées par une équipe mixte. Lorsqu’elles sont associées à des dirigeants masculins, les femmes codirigent des structures de forme sociétaire, comme le Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec). En revanche, lorsqu’elles sont seules, les femmes privilégient la forme juridique en nom personnel dans 66 % des cas, mais ce choix est en baisse de 10 points en dix ans.
79 % des salariées du secteur détiennent un CDD, ce qui représente 278 824 contrats de travail en 2022, contre 76 % chez les hommes. En 2022, près de quatre contrats en CDD sur dix sont détenus par les femmes. La durée moyenne du contrat de travail féminin est en 2022 supérieure de 3,3 % à celle d’un contrat de travail masculin.
De même, la rémunération horaire moyenne des femmes dans la production agricole a augmenté plus vite que celle des hommes et est devenue supérieure de 4,1 % à celle des hommes en 2022. En CDI, les femmes ont un temps de travail inférieur de 0, 8 % en moyenne à celui des hommes en 2022 et leurs rémunérations horaires moyennes sont inférieures de 2, 7 %.
En 2022, 5 780 femmes se sont installées en qualité de cheffes d’exploitation ou d’entreprises agricoles, représentant 34 % des installations. Depuis 2015, année où la part des femmes dans les installations a été la plus élevée (37 %), cette part est en constante diminution, malgré un rebond en 2022.
Les femmes s’installent très majoritairement en tant que cheffes d’exploitations (97 %). Seules 3 % d’entre elles s’installent en tant que chefs d’entreprises, contre 24 % des hommes.
Fin 2022, les femmes affiliées au régime agricole perçoivent en moyenne une meilleure pension (tous régimes et tous droits) en tant que retraitées salariées agricoles (1 434 €/mois brut) que non-salariées agricoles (1 226 €/mois brut), note la MSA.
Cela représente un écart de 208 €/mois brut, contre un écart de 226 €/mois en 2021. Le montant de la pension de retraite des femmes reste à un niveau inférieur à celles de leurs homologues masculins. En prenant en considération l’ensemble des régimes et tous les droits, le différentiel de retraite entre les hommes et les femmes atteint 17,5 %.