Arrêt des importations de soja et des biocarburants de première génération : face à plusieurs propositions du Conseil économique, social et environnemental pour réduire la déforestation importée, le groupe en charge de l’agriculture de cette assemblée consultative a manifesté son désaccord.
Un projet d’avis a été présenté le 27 mai 2020 par la section des affaires européennes et internationales du Conseil économique, social et environnemental (Cese), pour lutter à l’échelle européenne contre la déforestation importée. Adopté le même jour (121 « oui » sur 142 votants), cet avis propose notamment de :
– Mettre en place un plan protéines européen en 2022, dans le cadre de la révision de la Pac ;
– Organiser la sortie progressive des agrocarburants de première génération pour leur disparition au plus tard en 2030.
Le groupe de l’agriculture du Cese s’est prononcé contre ce texte consultatif.
Réduire l’importation de soja
Une des mesures du plan protéines serait de conditionner les aides aux investissements des filières animales à la non-utilisation de soja importé. « Difficilement entendable », a réagi un membre du groupe de l’agriculture et président de la chambre d’agriculture de la Somme. « Avec une baisse de 40 % en 10 ans, la multiplication par 8 des surfaces françaises et un cap de 250 000 ha de soja en 2025, la filière démontre l’énergie engagée pour approvisionner le marché français », a-t-il estimé.
« Les conditions ne sont aujourd’hui pas réunies pour supprimer l’importation de soja, ajoute-t-il. En le faisant, on mettrait en danger les filières animales, mais on augmenterait également le prix des produits pour les consommateurs. »
Des coproduits riches en protéines
Deuxième point qui a retenu l’attention du groupe de l’agriculture : les biocarburants. « Le groupe de l’agriculture ne peut accepter que le Cese préconise la disparition des biocarburants dits de première génération », explique-t-il. Au contraire, le groupe plaide pour leur développement et l’amélioration de leur efficacité.
« Et il faut ajouter que si l’on supprime les biocarburants, il faudrait augmenter l’importation de soja pour compenser la perte des coproduits, indispensables à l’alimentation animale », a déclaré ce membre du groupe de l’agriculture et président de la chambre d’agriculture de la Somme.
Site LaFranceAgricole – Actualités 27/05/2020