L’année 2021 a été bonne, montrent les comptes de l’agriculture de l’Insee. La hausse quasi générale des prix, forte en grandes cultures et modérée en élevage, a compensé la baisse des volumes et la hausse des charges. La richesse créée par actif progresse de +11,5 %.
Les comptes provisoires de l’agriculture pour l’année 2021, publiés le 7 juillet 2022 par l’Insee, ne présentent pas de surprise par rapport aux résultats prévisionnels établis en décembre 2021.
La valeur de la production agricole, qui est la combinaison des volumes et des prix, a augmenté de
7,7 % en 2021, grâce à la hausse générale des prix (à l’exception des fourrages). La production végétale tire la croissance (+12,0 %), tandis que la production animale progresse à un rythme modéré (+1,7 %). Elle est égale à 82 milliards d’euros en 2021.
La valeur ajoutée brute (volume x prix – charges de production (consommations intermédiaires)) s’établit à 35,2 milliards d’euros pour 2021 (+14 % par rapport à 2020). La France renforce sa position de leader dans l’agriculture européenne, note une analyse des chambres d’Agriculture.
Année exceptionnelle pour les céréales et les oléagineux
La valeur de la production de céréales bondit de 51 %, sous l’effet combiné de la hausse des récoltes (+17 %) en céréales et de l’envolée des prix consécutive au dynamisme de la demande mondiale
(+29 %). Même phénomène pour les oléagineux et protéagineux (+53 % en valeur), avec une hausse des récoltes (+7 % en oléagineux et +12 % en protéagineux) et des prix (+44 % pour les oléagineux et presque autant pour les protéagineux).
En revanche, la production viticole connaît une baisse considérable en volume (– 17,6 %), même si les prix progressent de 8 %. Les gelées de printemps ont aussi amputé la production de fruits (-17 % en volume) non compensée par les prix (+11 %).
La valeur de la production animale croît à un rythme modéré (+ 1,7 %), l’augmentation des prix compensant la baisse des volumes.
Baisse des volumes d’engrais utilisés
En 2021, les consommations intermédiaires des agriculteurs augmentent de 3,3 %, du fait essentiellement du renchérissement des prix de l’énergie (+21 %) et de l’alimentation animale (+12 %), laquelle suit l’évolution du prix des céréales.
La baisse en valeur des dépenses d’engrais et d’amendements (– 11 %) s’explique par la diminution de leur recours en volume (– 10 %) et des prix légèrement plus faibles (– 1,2 %) durant la campagne d’utilisation, souligne l’Insee.
La valeur des pesticides et produits phytosanitaires fléchit légèrement (– 0,8 %) sous l’effet des prix
(– 0,7 %).
+ 11,5% de richesse créée par actif
Sous l’effet de la forte hausse de la valeur de la production et de l’accroissement moins marqué des consommations intermédiaires, la valeur ajoutée brute de la branche agricole progresse nettement, de +14 % (après – 2,4 % en 2020).
En ajoutant les subventions d’exploitations (8,4 milliards d’euros, soit près de 200 millions de plus qu’en 2020) et en déduisant les charges d’impôts (1,7 milliard), le tout rapporté au nombre d’actifs (en baisse de 1,4 % sur l’année), on obtient une valeur ajoutée par actif en augmentation de 11,5 % en 2021 en termes réels. Celle-ci était en baisse de 1,1 % en 2020.
Décalage des résultats
Les comptes de l’agriculture sont publiés par l’Insee en plusieurs étapes. Pour l’année 2021, les comptes prévisionnels étaient dévoilés en décembre 2021. Six mois plus tard, le 7 juillet 2022, les comptes provisoires pour l’année 2021 sont publiés. Il s’agit donc d’une mise à jour. Les comptes semi-définitifs seront, quant à eux, publiés en juillet 2023 et les définitifs en juillet 2024.
Site LaFranceAgricole – Actualités 07/07/2022