Entreprenez !
Nous nous occupons du reste.
Ordre des experts comptables
Revoir la méthode d’évaluation de l’entreprise agricole

Revoir la méthode d’évaluation de l’entreprise agricole

Le think-tank Agridées a publié une note réalisée par le cabinet de conseil Optimes prônant une nouvelle méthode d’évaluation de l’entreprise agricole lors d’une cession.

Utilisées dans le cadre d’une transmission ou pour faire un bilan de son activité et de ses perspectives, le cabinet de conseil Optimes (1) pointe les limites des méthodes actuelles d’évaluation de l’entreprise agricole. Le think-tank Agridées a publié une note détaillée du cabinet de conseil le 25 avril 2024.

Optimes propose une « nouvelle approche » d’évaluation qui combine la valeur patrimoniale et la valeur économique de l’entreprise, puis la pondère en fonction de plusieurs facteurs.

Manque de méthode spécifique à l’agriculture

Les méthodes actuelles ne sont pas spécifiques à l’activité agricole et « ne prennent pas assez en compte les différents types d’entreprises agricoles » […] « alors qu’il existe des systèmes très différents — tant sur les paramètres économiques que patrimoniaux (maîtrise de la création de valeur, endettement, moyens de production nécessaires à l’activité, dépendance aux aléas…) ».

Par ailleurs, l’activité agricole nécessite que certains éléments incorporels soient évalués tels que les DPB, les améliorations culturales, le droit au bail, certains contrats qui pourraient apporter de la valeur à l’entreprise (contrats de production de semences par exemple), l’existence d’une marque ou d’un fonds agricole…

Évaluation difficile des activités de diversification

Les évolutions de l’entreprise agricole nécessitent de mettre en œuvre une méthode « rénovée », appuie Optimes. Les experts pointent les difficultés pour appréhender les activités de diversification (agritourisme, transformation, vente directe…), qui sont pratiquées par de plus en plus d’agriculteurs. Ces activités « ne sont pas sans poser de nombreuses problématiques et contraintes qui ne sont pas toujours faciles à appréhender dans le cadre d’une évaluation ».

« L’analyse de l’évolution des risques constitue un élément central de l’évaluation de l’entreprise », ajoute le cabinet de conseil, citant les risques de marchés, climatiques, l’accès à l’eau, les évolutions réglementaires, l’expropriation…

Ces derniers ne sont pas pris en compte dans les évaluations de même que « les valeurs cachées et émergentes “positives” » . Par exemple « l’entreprise qui aura mis en place des systèmes pour pallier les risques identifiés comme des pratiques culturales spécifiques, une démarche qualité ou un système de commercialisation en vente directe ». Les certifications et labels, tels que la Haute valeur environnementale (HVE) ou le fait d’être certifié en agriculture biologique ne sont pas non plus pris en compte, alors qu’ils peuvent conditionner l’accès à certains marchés ou aides.

D’autres points émergents ne sont pas pris en compte dans les évaluations, selon Optimes : la taille de l’entreprise (des capitaux importants peuvent limiter la reprenabilité de l’exploitation et donc sa pérennisation), les conditions de travail au sein de l’entreprise (qui peuvent avoir un impact important pour les productions qui nécessitent beaucoup de main-d’œuvre), « la conformité de l’activité et des pratiques aux attentes sociétales et à son environnement direct ». Tous ces paramètres deviennent un facteur de valeur de l’entreprise, estime Optimes.

Prendre en compte risques et démarches « positives »

Le cabinet d’expert propose donc de pondérer la combinaison de l’évaluation patrimoniale et de l’évaluation économique sur la base des orientations technico-économiques, « pour tenir compte des spécificités propres à chaque activité agricole ». Les démarches de différenciation mises en place devront aussi être prises en considération, par l’évaluation sur cinq thématiques des postes qui sont créateurs ou destructeurs de valeurs immatérielles.

Les thèmes évalués sont les suivants : production (pratiques et outils de production), sociétal (certifications ou labels, politique d’investissement, sensibilité à la réglementation, perspectives de développement), aval (mode de commercialisation, communication, présence d’une marque… clientèle), stratégie (localisation et urbanisme, terroir, adéquation avec l’environnement social) et capital humain (compétences, effectifs main-d’œuvre, ambiance de travail et astreintes). Ces critères viendront « accroître ou réduire » l’estimation de la valeur de l’entreprise basée sur les évaluations patrimoniales et économiques.

Vers une comptabilité environnementale

L’évaluation de l’entreprise agricole devrait pouvoir aller plus loin et prendre en compte son environnement, tant physique que social et économique et plus particulièrement la durabilité de sa chaîne de valeur », estime aussi Optimes. À terme « la mise en place d’une véritable comptabilité environnementale ou socioenvironnementale de l’entreprise agricole pourrait constituer un socle utile en vue de la valorisation de l’immatériel lié à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE).

(1) Cabinet d’experts indépendants spécialisé dans le conseil aux entreprises agricoles et agroalimentaires.

Site LaFranceAgricole – Actualités – 07/05/2024 

 

Newsletter

Recevez les dernières informations juridiques, fiscales, économiques et sociales directement dans votre messagerie !

Conditions générales et politique de confidentialité

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.