Agriculteurs et apiculteurs marnais ont réfléchi à des installations favorables aux pollinisateurs sur les surfaces qui ne pourront plus être cultivées dès 2024.
La fédération des groupements et syndicats apicoles de la Marne a convié les agriculteurs du département à une rencontre le 28 février 2023. L’objectif : mettre en avant les interdépendances des deux professions et trouver des solutions qui leur soient bénéfiques à toutes les deux. La nouvelle Pac et l’opportunité qu’elle peut représenter pour les pollinisateurs et la biodiversité, était le fil rouge de cet échange.
Les abeilles, alliées des cultures
« L’agriculture a un impact très important sur notre activité, mais nous devons aussi davantage communiquer sur ce que nos abeilles apportent aux cultures. La pollinisation améliore la qualité des plantes et leurs rendements », insiste Philippe Lecompte, apiculteur à Ville-en-Tardenois et président de Réseau biodiversité pour les abeilles.
Une meilleure connaissance des services rendus par les pollinisateurs pourrait inciter les agriculteurs à favoriser leur présence à proximité des champs. « La nouvelle Pac instaure une obligation de laisser jusqu’à 4 % des terres arables en surface non productive. C’est une aubaine pour les apiculteurs si l’exploitant choisit d’y implanter des cultures mellifères », poursuit l’apiculteur. Jachères, haies et bosquets sont des installations favorables, mais leur mise en place est coûteuse. « Il faut trouver des leviers, notamment financiers, pour que nous allions vers ces solutions et non vers la simplicité en implantant des éléments sans intérêt pour la biodiversité », accorde Benoît Collard, agriculteur à Somme-Tourbe.
À l’image du projet Apiluz, financé en grande partie par Lidl et qui permet le maintien de bandes de luzerne dans la plaine marnaise au moment de la disette alimentaire des abeilles, les participants de cette rencontre ont appelé à ce que des financements privés et publics soient mis en place. Des infrastructures ayant un réel intérêt pour la faune et la flore pourraient ainsi éclore dans la plaine marnaise et permettre aux agriculteurs d’être en conformité avec les nouvelles exigences européennes.
Site LaFranceAgricole – Actualités – 16/03/2023