Le ministère a mis des propositions sur la table pour la future aide à l’UGB bovine, qui remplacera dès 2023 les actuelles aides aux bovins allaitants (ABA) et laitiers (ABL). Les discussions pour fixer les critères d’attribution se poursuivent en juin avec les organisations professionnelles.
L’exercice auquel se plient aujourd’hui le ministère de l’Agriculture et les syndicats agricoles consiste à trouver les critères d’attribution de la nouvelle aide à l’UGB (unité gros bétail) dans la prochaine politique agricole commune. L’objectif poursuivi, avec une attribution à l’UGB bovine plutôt qu’à la vache allaitante ou laitière, est d’accorder de la souplesse aux éleveurs dans la gestion des troupeaux et d’encourager l’engraissement. Et de donner un coup de pouce aux laitiers (qui devraient, selon les simulations du ministère, récupérer environ dix millions d’euros avec les nouvelles modalités d’attribution).
L’enjeu maintenant est de fixer des critères qui permettront une redistribution de l’aide entre filières, territoires, et exploitations… mais sans (trop) perturber les équilibres actuels.
Animaux de plus de 16 mois et au maximum 100 ou 120 UGB ?
Voici les cinq paramètres sur lesquels les parties prenantes doivent s’accorder.
La méthode de définition du nombre d’animaux à primer, car il faudra toujours distinguer les « types » d’UGB (allaitants ou laitiers). Ce chiffrage pourrait se faire selon trois méthodes : soit selon la race renseignée dans la base de données nationale d’identification (BDNI) ; soit sur la base du nombre de veaux mâles de race mixte ou viande retenus plus de 90 jours sur l’année dont on déduirait un nombre d’UGB allaitants ; soit d’après la production laitière selon une référence moyenne de production de 6 700 kg par vache.
L’âge des UGB éligibles : un consensus semble se dégager pour retenir les animaux de plus de 16 mois, ce qui concernerait près de 11 millions d’UGB.
Les plafonds appliqués aux différents types d’UGB : Un premier seuil, aussi appelé « garantie », permettrait de primer un nombre d’UGB sans condition de taux de chargement. Le seuil proposé est de 40 UGB. Au-delà, l’aide serait réservée aux seules UGB allaitantes, et assorties de conditions de chargement. Ainsi, cette « garantie » serait donc un plafond pour les laitiers ou les engraisseurs spécialisés par exemple. Un second plafond correspondrait au nombre total d’UGB primables, de 100 ou de 120 UGB (avec transparence Gaec). À discuter.
La prise en compte ou non d’un critère de chargement pour déterminer le nombre d’animaux éligibles, et le seuil à partir duquel il s’applique et sa valeur. Par exemple, le nombre d’UGB primées pourrait être plafonné à 1,4 fois la surface fourragère principale, indique le scénario du ministère.
Enfin, il pourrait être imaginé des prix par UGB différents au sein de chaque catégorie d’UGB (allaitant ou laitier) déterminée pour avoir des effets territoriaux.
Une enveloppe en baisse de 17 millions d’euros par an
En 2023, l’enveloppe globale pour l’aide à l’UGB bovine sera de 695 millions d’euros (M€) et diminuera de 17 M€ chaque année pour atteindre 626 M€ en 2027. Cette baisse a été décidée par le ministre le 21 mai 2021, pour alimenter l’aide aux protéines végétales.
Pour rappel, en 2020, l’aide couplée aux bovins allaitants (ABA) bénéficiait de 608 M€ et l’aide aux bovins laitiers (ABL) de 127 M€, soit un total de 735 M€.
Site LaFranceAgricole – Actualités 18/06/2021