Dans le cadre de la prochaine programmation de la Pac, la Fnab a réalisé une cartographie des Régions qui soutiennent l’installation en agriculture biologique.
Dans quelles Régions fera-t-il bon s’installer en bio en 2023 ? Voilà la question sur laquelle s’est penchée la Fédération nationale des agriculteurs biologiques (Fnab) à l’aube de l’entrée en vigueur de la nouvelle Pac. À cette occasion, la dotation au jeune agriculteur (DJA) sera confiée aux mains des Régions. Autrement dit, un montant de base unique de DJA sera attribué aux jeunes installés, puis chaque Région aura la liberté d’établir les modulations de son choix, soutenant ou non spécifiquement les installations en agriculture biologique.
Des disparités régionales…
La Fnab a donc réalisé une échelle de notation pour chaque Région de –15 à +30 points. Les Régions proposant une modulation spécifique au bio gagnent par exemple +15 points, et –15 points sinon. Trois critères peuvent apporter un bonus :
– Si la modulation à l’agriculture bio y est spécifiquement dédiée;
– S’il y a une différence de plus de 33 % entre le montant de base moyen et le montant avec la modulation reconnaissant la bio;
– Ou enfin s’il y a une modulation pour les hors-cadres familiaux (HCF) ou les personnes non-issues du milieu agricole (Nima).
Au contraire, deux critères provoquent un malus : si le montant de la modulation pour l’agriculture biologique est identique au montant attribué à la modulation pour la certification Haute valeur environnementale (HVE), ou si l’agriculture biologique n’est pas reconnue dans la modulation “agroécologie”.
© Fnab – Les Régions Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine arrivent en tête du palmarès de la Fnab pour le soutien à l’installation en agriculture biologique.
Les Régions Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine arrivent en tête du palmarès. Elles sont suivies des Régions Île-de-France, Pays de la Loire et Occitanie. Les Régions Grand Est, Normandie et Bretagne se distinguent par leur faible soutien à l’installation en bio. La Région Hauts-de-France et la Corse ne communiqueront leurs données qu’au courant de l’année 2023. La Fnab ne dispose également d’aucune information sur les politiques prévues dans les territoires ultramarins.
…. qui inquiètent la profession
“Ces disparités régionales vont rebattre le contexte de l’installation en bio dans les prochaines années, craint le président de la Fnab. Aujourd’hui, une forte proportion de porteurs de projets souhaite s’installer en bio. On estime qu’ils représentent 30 à 40 % des futurs installés.”
“Pour les porteurs de projet, cela peut être rédhibitoire de s’installer dans une Région qui soutient peu l’agriculture biologique, pointe également le secrétaire national Futurs bio de la Fnab. Les porteurs de projets pourront changer de Régions s’ils n’ont pas accès à une DJA majorée ou s’ils s’installent sur un territoire où on considère qu’ils ne sont pas les bienvenus.”
Si pour l’heure, selon le président de la Fnab, l’impact sur le développement de certaines filières dans les territoires est difficile à estimer, la Fnab s’inquiète toutefois d’une spécialisation des territoires.
Site LaFranceAgricole – Actualités 13/12/2022