Le secteur agricole fait encore partie des secteurs timides pour le développement du numérique, comparativement aux autres petites entreprises. Mais le besoin ne s’en fait pas particulièrement sentir.
En comparaison des petites entreprises des autres secteurs d’activité, les agriculteurs ont une opinion moins favorable au numérique. Le Credoc, un organisme d’études sociologiques, a mené, pour le compte de France Numérique, une initiative du ministère de l’Économie, une enquête sur la perception du numérique auprès d’un échantillon de plus de 10 000 entreprises de zéro à 300 salariés. Les agriculteurs étaient au nombre de 558 dans ce panel (soit 5,5 %).
Numérisation modeste
Le degré de numérisation du secteur est un des moins élevés. Ce n’est pas le secteur agricole dans son ensemble qui est ainsi qualifié. Mais c’est dans l’agriculture qu’on trouve un plus grand nombre d’entreprises réticentes au numérique. Elles ne sont pas bien équipées et ne déclarent pas avoir des projets en ce sens. Mais on trouve aussi dans le secteur agricole une bonne part d’entreprises « en potentiel », c’est-à-dire avec des projets numériques, même s’ils ne sont pas encore entamés. À l’inverse, les agriculteurs sont rares dans les catégories des entreprises matures ou dynamiques dans le registre du numérique, où on va rencontrer des dirigeants plus jeunes dans des secteurs du commerce ou du service et souvent de tailles plus importantes.
Mécontents du réseau
À vrai dire, l’état du réseau à la campagne ne les aide pas. Du moins, c’est la perception que les agriculteurs en ont. Parmi les 19 % d’entreprises qui se déclarent les moins satisfaites du réseau, les agriculteurs pèsent pour 28 %, en faisant le principal bataillon de mécontents, devant l’hôtellerie-restauration et les industries agroalimentaires.
Pas de pertinence
Mais le secteur agricole affiche aussi une certaine réticence à aller plus loin dans la numérisation. Les agriculteurs répondants qui n’ont pas de site internet le justifient tout simplement parce que ce n’est pas pertinent pour leur secteur d’activité. On retrouve cette même tendance quand le Credoc les interroge sur leur présence sur les réseaux sociaux ou sur la possibilité de se démarquer de leurs concurrents par leur présence en ligne. Ce qui n’est pas vraiment surprenant pour un secteur de production dont une bonne part est surtout vendue aux transformateurs ou aux négociants. Pour l’avenir, les agriculteurs sont ceux qui ont le moins de projets de transformation numérique dans les prochaines années.
Toutefois, le secteur agricole fait partie des secteurs bien équipés en solutions de gestion de l’entreprise (facturation, comptabilité, stock, commandes…), même s’il l’est moins que l’industrie.
La cybersécurité inquiète
Enfin, la question de la cybersécurité prend de l’ampleur parmi les dirigeants de petites entreprises. Un sur deux continue de craindre pour la sécurité de ses données. Tous secteurs confondus, 18 % d’entre eux ont des projets de protection supplémentaire dans les deux prochaines années. 82 % en sont déjà équipés.
Site LaFranceAgricole – Actualités 18/09/2024
