Dans son édition de 2024 des « chiffres utiles », la MSA offre un aperçu du monde agricole en se basant sur de nombreuses données principalement datées de janvier 2023.
La Mutualité sociale agricole (MSA) a publié, à l’été 2024, son édition annuelle des « chiffres utiles » du monde agricole. Voici les dix chiffres à retenir pour connaître l’état du monde agricole en France à partir de données de 2022 et 2023.
1,3 million d’emplois au régime agricole
Au premier janvier 2023, 1,3 million d’actifs employés de façon permanente dans une structure relevait d’un des régimes agricoles de protection sociale, salarié et non-salarié.
Ce chiffre ne fait pas état du nombre d’agriculteurs, mais des emplois permanents dans le monde agricole, y compris dans les organismes professionnels agricoles affiliés aussi à la MSA. Les chefs d’exploitation restent majoritaires, en représentant un tiers des emplois au régime agricole, mais les non-salariés sont aussi des collaborateurs d’exploitation (1,4 %) et des aides familiaux (0,2 %).
Pour les salariés, les emplois permanents incluent les salariés des exploitations (25 %) mais aussi les organismes de services (16,4 %), par exemple certaines banques, le secteur de la coopération (10 %) et les autres activités (13,4 %), qui comprennent les entreprises de travaux agricoles et forestiers.
421 000 chefs d’exploitation
Le nombre d’actifs non-salariés agricoles s’élève à 442 100 personnes au premier janvier 2023. Ce chiffre intègre les chefs d’exploitation (421 200) et les collaborateurs d’exploitation (18 100) et les aides familiaux (2 700). « Le nombre d’actifs non-salariés agricoles diminue chaque année et a été divisé par deux en trente ans », précise la MSA.
Plus de la moitié des chefs d’exploitation a plus de 50 ans
En 2023, 52,8 % des chefs d’exploitation ont plus de 50 ans. Un chiffre qui s’explique d’abord par une démographie en baisse, mais aussi par des installations de plus en plus tardives, avec souvent une première activité en salariat agricole.
Les cheffes d’exploitation sont en moyenne plus âgées (51,2 ans) que les hommes (48,4 ans). Cette différence s’explique notamment par la très faible présence de jeunes femmes comme cheffe d’exploitation : en 2023, elles étaient 790 femmes de moins de 25 ans, contre 5 000 jeunes hommes, soit 13 % des chef(fes) d’exploitation au total. Au contraire, leur proportion double dans la tranche d’âge des 60 ans et plus (31 %).
Un quart des chef(fes) d’exploitation sont des femmes
En 2023, plus de 103 000 cheffes d’exploitations sont affiliées au régime agricole. « Avec 24,5 % de ses effectifs, la part des cheffes restent stables », explique la MSA. La part des femmes est prépondérante dans l’« élevage de chevaux » (51,2 %) et dans la filière « entraînement, dressage, haras, clubs hippiques » (51,3 %).
Les femmes sont aussi représentées dans l’« élevage de gros animaux » (46,6 %), l’« élevage de petits animaux » (38,8 %) et l’« élevage de volailles et lapins » (33,6 %).
Une exploitation française fait en moyenne 58,5 ha
La superficie d’une exploitation agricole dispose d’en moyenne 58,5 hectares en 2023. Si la superficie totale des exploitants agricoles est en repli en 2023, (-0,9 %) « la superficie moyenne continue de s’accroître », observe la MSA. En dix ans, une exploitation a ainsi gagné 5 hectares en moyenne (54,2 hectares en 2014 à 58,5 en 2023).
Les grandes cultures en tête
Pour la huitième année consécutive, « les cultures céréalières et industrielles et grandes cultures », est le secteur majoritaire avec 17,1 % des chefs d’exploitation. Vient ensuite l’élevage bovin lait avec 14,4 % des agriculteurs, puis le secteur des « cultures et élevages non spécialisés, polyculture, poly-élevage » (13 %), « l’élevage bovin viande » (11,3 %) et la viticulture (10 %).
L’élevage bovin, premier secteur en perte de vitesse
L’élevage bovin lait est le secteur ayant perdu le plus de chefs d’exploitation en 2023, avec -3,6 % de ses effectifs, suivi par l’élevage bovin viande (-2,5 %) puis les « cultures céréalières et industrielles » (-1,3 %). Au contraire, les « autres élevages de petits animaux » progressent fortement (+ 7 %), comme les « autres cultures spécialisées (+ 7,4 %) et l’élevage de chevaux (+ 6,8 %).
4 personnes sur 10 dans les exploitations sont des salariés (42 %)
Au total, plus de 760 000 personnes travaillent de façon permanente sur une exploitation. Et quatre personnes sur dix sont salariées (318 000 actifs face aux 442 100 non-salariés).
Plus largement, les salariés ayant bénéficié d’au moins un contrat agricole dans l’année représentent 1,8 million de personnes, comprenant ainsi les saisonniers. Ils sont majoritairement très jeunes : un quart a moins de 25 ans en 2022. (458 000 sur 1,8 million de personnes).
La masse salariale en légère baisse dans les exploitations agricoles
À la fin de l’année 2022, le secteur « exploitation culture élevage » atteste d’une légère baisse de sa masse salariale avec 1 800 emplois permanents en moins par rapport à 2021.
Plus de 14,6 milliards d’euros de prestations sociales pour les non-salariés
Les exploitants agricoles ont bénéficié de plus de 14,6 milliards d’euros de prestations sociales en 2023. Un chiffre en hausse de 0,6 % notamment à cause de l’augmentation des prestations de la branche maladie (+ 0,9 %), de la branche famille (+ 5,9 %) et des prestations au titre des accidents du travail et de maladies professionnelles (+ 4,2 %), pondérée par la baisse des prestations retraite et de solidarité.
Le montant des cotisations émises au régime des non-salariés agricoles s’élève, en 2023, à 3 milliards d’euros, en hausse de 15,6 %. « Cette hausse est à mettre en regard de la forte hausse de l’assiette [de cotisations sociales] ».
Ces dernières, qui permettent d’évaluer les cotisations sociales des non-salariés, sont calculées à partir du revenu professionnel des agriculteurs selon une moyenne annuelle ou trisannuelle.
« En 2022, les revenus professionnels moyens progressent dans toutes les filières », explique la MSA en prenant exemple des grandes cultures (+ 57,5 %), de l’élevage hors-sol (+ 51,2 %), l’élevage laitier (+ 50 %), la viticulture (+ 31 %) et l’élevage à finalité viande (+ 23,9).
Site LaFranceAgricole – Actualités 30/10/2024