Entreprenez !
Nous nous occupons du reste.
Ordre des experts comptables

La Confédération Paysanne s’oppose aux « mégabassines » dans le Puy de Dôme

Dans le Puy-de-Dôme, le projet de deux réserves d’eau est au cœur d’une mobilisation, prévue le samedi 11 mai 2024. Parmi les opposants, la Confédération Paysanne, qui craint « l’accaparement de l’eau par une minorité au service d’un modèle agricole productiviste dans l’impasse. »

Il n’a pas encore fait l’objet de demande formelle d’autorisation qu’il provoque déjà des remous. Coorganisée par la Confédération paysanne du puy de Dôme, Bassines Non Merci 63, Les Faucheurs Volontaire, XR63 (Extinction rébellion) et les Soulèvements de la Terre dans le Puy de Dôme, une mobilisation contre le projet de « bassines » dans le puy de Dôme aura lieu le 11 mai 2024. Elle prendra la forme d’une « randonnée festive » de protestation.

Les réserves, l’une de 14 hectares, l’autre de 18 ha, sont destinées à irriguer 800 ha avec 36 exploitations de la plaine de la Limagne. Cela en ferait « les plus grandes de France […] pour plus de 2 milliards de m3 pompés chaque année dans l’Allier », précise la Confédération Paysanne dans un communiqué le 10 mai 2024. « C’est pourquoi nous ne parlons plus de méga mais de gigabassines », explique à l’AFP Isabelle, membre d’Extinction Rébellion et porte-parole du collectif organisateur de la marche de protestation.

Les détracteurs demandent un moratoire

Ces projets n’ont pas encore fait l’objet de demande formelle d’autorisation, mais ses opposants souhaitent obtenir un moratoire. « Tant que ce débat public n’est pas posé démocratiquement et sereinement, nous continuerons à exiger un moratoire national sur les mégabassines et à lutter pour une répartition équitable de l’eau entre agriculteurs, qu’ils soient irrigants ou non », prévient la Confédération Paysanne.

L’objectif est d’« agir avant que les travaux ne commencent », explique Maud, du collectif Bassines non merci 63. « Cette mobilisation intervient dans un contexte national de passage en force par le gouvernement sur la politique de gestion de l’eau et par la pression de quelques acteurs agricoles », soutient la Confédération Paysanne.

« Malgré l’annulation par la justice du projet de 15 bassines dans la Vienne et la Charente, malgré les données scientifiques et les propositions alternatives de gestion de l’eau, le projet de loi LOA et le Ministre de l’Agriculture continuent de parler d’une centaine d’ouvrages hydrauliques pour 2024 dont des mégabassines », insiste le syndicat.

« Ce projet n’est pas porté par Limagrain »

Dans le camp des opposants, on murmure que « c’est Limagrain qui pousse ce projet dans l’intérêt de sécuriser sa production de maïs semence destiné à l’exportation, le tout financé à 70 % par de l’argent public ». « Ce projet n’est pas porté par Limagrain » qui, cependant, le « soutient » pour « développer les moyens de production et valoriser les productions de (ses) adhérents », nuance un porte-parole de la coopérative rassemblant 1 300 agriculteurs.

Selon lui, les retenues seraient remplies par prélèvements dans l’Allier entre le 1er novembre et le 31 mars, en respectant le débit autorisé de 45,7 m3/seconde et permettraient le « stockage de 2,3 millions de m3 d’eau en période hivernale, soit 0,12 % du volume » de l’affluent de la Loire. Mais les opposants craignent que ces limites soient ensuite remises en question par dérogation.

Préserver un modèle agricole

La Confédération Paysanne s’interroge : « Ces ouvrages gigantesques serviraient à irriguer principalement des grandes cultures, dont certaines sont non irriguées actuellement, sans garantie sur la diversité et la destination des cultures irriguées. Ces prélèvements engendreraient donc une pression accrue sur les milieux et la disponibilité en eau pour l’ensemble des agriculteurs et agricultrices du bassin. Pomper dans l’Allier, affluent de la Loire, posera problème sur la répartition de la ressource à l’échelle du bassin tout entier. Que fera-t-on en aval si des ouvrages de ce type se multiplient en amont ? »

« Tout cela est réglementaire et encadré par l’État », rétorque Philippe Planche, un des 36 exploitants porteurs du projet. Cet éleveur de vaches laitières cultive des céréales pour ses animaux et vend le surplus, sans irriguer. Une partie de sa production est contractualisée avec Limagrain.

« Mon objectif est à la fois de sécuriser l’alimentation de mes vaches et de limiter ma surface de maïs pour le remplacer par des cultures spécialisées comme l’ail, explique-t-il à l’AFP. L’idée n’est pas de faire du business, mais de préserver un modèle agricole : on parle d’exploitations familiales en moyenne de 60-70 hectares. Sans ces retenues, […] le risque c’est d’avoir des exploitations qui font 150 voire 200 hectares avec moins de diversification », estime l’agriculteur en regrettant que les opposants « refusent le dialogue ».

Site LaFranceAgricole – Actualités 10/05/2024

Newsletter

Recevez les dernières informations juridiques, fiscales, économiques et sociales directement dans votre messagerie !

Conditions générales et politique de confidentialité

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.