Deux sites expérimentaux vont tester le compostage de la laine dans le but d’élaborer un dossier type d’agrément sanitaire et un guide des bonnes pratiques.
La laine est un matériau fantastique qui peut avoir de multiples usages ! Si l’idée est partagée unanimement par les participants à la présentation de la feuille de route des filières laines le 16 mai 2024 au ministère de l’Agriculture (1), le bout du tunnel semble encore lointain pour les éleveurs qui ne trouvent plus preneur pour leurs toisons. Les stocks continuent de s’amonceler dans les hangars et la fibre finit par perdre sa valeur.
Pour libérer les hangars
De nombreuses pistes de valorisations plus ou moins innovantes ont été présentées, mais la voie du compostage est celle qui pourrait libérer les hangars. « Il faut que la laine ait subi un traitement, reconnu et décrit dans les règlements sanitaires », soulignait toutefois Sylvie Pupulin de la DGAL (2). Des expérimentations sur deux sites pilotes, en Haute-Loire et en Haute-Vienne, vont être conduites.
« L’objectif est de vérifier dans quelles conditions le compostage peut s’effectuer, complète Sylvie Pupulin. Le but est de permettre l’élaboration d’un dossier type d’agrément sanitaire et d’un guide des bonnes pratiques. » Pas question donc de composter de la laine comme du fumier, un agrément sera nécessaire.
Évaluation des risques
« Nous avons saisi l’Anses (3) en mars 2024, pour qu’il nous appuie dans l’identification et l’évaluation des risques que représente la laine de mouton », a ajouté Sylvie Pupulin. Le but est que l’Anses propose des recommandations générales de moyens de maîtrise des différents dangers. La publication du rapport est prévue pour fin octobre 2025.
Catherine Apostolo, de la Confédération paysanne, a regretté l’absence d’acteurs « indispensables » comme les négociants, et la « surreprésentation des start-up de l’industrie de la mode » à la présentation de cette feuille de route. « La laine doit être reconnue comme un véritable produit agricole, insiste-t-elle. Il est important que les acteurs de la base reprennent en main la filière. Il y a des savoir-faire qui doivent être reconnus. La formation est un axe important à développer. »
(1) Piloté par le collectif Tricolor.
(2) Direction générale de l’alimentation.
(3) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Site LaFranceAgricole – Actualités 20/05/2024
