Le ministère de l’Agriculture a publié le 21 mai 2020 un plan de réouverture des établissements de l’enseignement agricole. Alors que le Premier ministre doit décider le 28 mai 2020 de la réouverture des lycées, certains ont déjà décidé qu’ils ne rouvriront pas leurs portes à compter du 2 juin 2020.
Le Premier ministre annoncera le jeudi 28 mai 2020 à 17 heures les mesures prises par le gouvernement dans la seconde étape du déconfinement progressif du pays qui commencera le 2 juin 2020.
La décision définitive de réouverture des lycées, y compris agricoles, devrait également y être évoquée comme il l’avait promis dans un discours aux députés le 28 avril dernier. En attendant, le ministère de l’Agriculture a déjà publié le 21 mai 2020 un plan de réouverture. Il concerne les établissements d’enseignement technique agricole et des centres de formation publics et privés Mais cette réouverture n’aura pas lieu dans tous les lycées si l’on en croit Philippe Poussin, président du Conseil national de l’enseignement agricole privé (Cneap).
« Une majorité va rouvrir »
« Je pense qu’une majorité d’établissement va rouvrir mais certains ont déjà décidé qu’ils ne le feront pas. Ce sont généralement des établissements qui ne sont pas en capacité de faire respecter les consignes sanitaires compte tenu de la configuration de leurs locaux », souligne-t-il. Donner cours au temps des gestes barrières et de la distanciation sociale demande effectivement de la place.
« Les salles de classe doivent être organisées de manière à respecter une distance d’au moins un mètre entre les tables et entre les tables et le bureau du ou des professeurs (soit environ 4 m² par élève, à l’exception de ceux placés, dans la configuration de la classe, contre un mur, une fenêtre, une bibliothèque, etc.) », précise le plan ministère de l’Agriculture. Une surface de 4 mètres carrés qui devra également être respectée dans les internats des établissements. Le ministère avait d’abord envisagé un seul élève par chambre avant de revoir sa copie, selon le Cneap.
Les stages pourront être réalisés
Ce dernier s’est félicité de la possibilité laissée aux jeunes de plus de 16 ans de réaliser leurs stages et périodes de formation en milieu professionnel. Celle-ci restera à l’appréciation du chef d’établissement qui devra vérifier le respect des conditions sanitaires de protection contre le Covid-19.
« Certains ont déjà commencé leurs stages de manière sauvage et illégale. Je ne peux pas les blâmer. Ceux qui suivent nos formations agricoles le font pour travailler sur des exploitations », note Philippe Poussin. Le ministère annonce également dans son plan que l’absence de stage ne sera pas pénalisant dans l’obtention du diplôme.
Sac à dos, trousse et masque « grand public »
Avant la reprise de leurs activités, chaque établissement devra recenser les apprenants qui ont décidé de revenir pour suivre les formations en présentiel. Si le ministère mettra à disposition des masques pour les personnels de son ressort et pour les élèves de 4ème et de 3ème, il appartiendra aux familles d’équiper leurs enfants lycéens, étudiants et apprentis. Le port du masque « grand public » sera obligatoire dans toutes les situations où les règles de distanciation risquent de ne pas être respectées selon le plan du ministère. L’ensemble des consignes sanitaires sera communiqué aux élèves et étudiants dès leur retour dans les établissements.
L’oral de français en suspens
Les modalités de l’organisation de l’épreuve orale anticipée de français du bac technologique STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) et des épreuves de rattrapage du bac STAV et de l’épreuve de contrôle du bac pro seront précisées dans un second temps, précise le plan.
Des annonces pourraient être faites par le ministère de l’Agriculture après le discours du Premier ministre jeudi. Auditionné le 7 mai 2020 par la commission de la culture et de l’éducation du Sénat, le ministre de l’Agriculture avait déclaré qu’il n’était pas favorable à la suppression de l’oral de français.
Un avant-goût de la rentrée de septembre
Ce mois de juin 2020 restera particulier pour les établissements de l’enseignement agricole. L’objectif principal de cette réouverture est « de maintenir ou rétablir le « lien scolaire », consolider les acquis fondamentaux pour permettre le passage en cycle supérieur ou l’entrée dans la vie active ainsi que « raccrocher » les apprenants les plus en difficulté », selon le document du ministère.
« Il ne s’agit pas de conduire à marche forcée l’acquisition de capacités ou notions nouvelles pour couvrir le référentiel », même si certaines d’entre elles peuvent être abordées, en fonction du travail réalisé pendant la période de confinement. Pour certains élèves en situation de décrochage ou ayant accumulé des lacunes importantes dans leurs apprentissages, il sera nécessaire de prévoir des dispositifs d’accompagnement adaptés. Le président du Cneap voit également dans cette reprise une préparation des établissements de l’enseignement agricole à la mise en place de mesures sanitaires qui pourraient rester en place lors d’une autre rentrée, tout aussi importante, en septembre prochain.
Site LaFranceAgricole – Actualités 27/05/2020