Le projet Adaopt, conduit par le Cnaol et l’Idele avec les professionnels des filières fromagères de qualité, a été présenté au dernier Sommet de l’élevage dans le Puy-de-Dôme.
« Les fondements des AOP et des IGP sont un lien fort au terroir par la valorisation des ressources naturelles, un cahier des charges et une organisation collective, explique Delphine Neumeister, coordinatrice du projet à l’Idele-Institut de l’élevage. Des aléas climatiques de plus en plus fréquents et prononcés conduisent à des demandes de modifications temporaires des cahiers des charges (22 dérogations demandées lors de la sécheresse de 2022). Les collectifs doivent s’adapter. Le projet Adaopt est là pour les accompagner dans cette adaptation. »
Pour Patrice Chassard, président du Comité national des productions agroalimentaires, laitières et forestières à l’Inao (1) et producteur de Saint-Nectaire fermier AOP dans le Puy-de-Dôme, « toute adaptation doit se faire dans le respect du cahier des charges. Garantissant le lien au terroir, il est une promesse faite au consommateur. Et une justification de la plus-value générée sur les filières de qualité reconnue. »
Six territoires pilotes
Le projet, issu du Réseau des fromages de terroir, implique directement six AOP et IGP laitières définies comme des « territoires pilotes » : les AOP Camembert de Normandie, Mont d’Or, Picodon, Laguiole, Valençay et l’IGP Tomme de Savoie. Dans chacun, un groupe de travail multi-acteurs a fait un état des lieux portant sur les ressources et les contraintes de la filière et formulé les objectifs recherchés.
La filière Laguiole AOP (77 producteurs de lait, 6 fermiers, 1 coopérative, 170 salariés en 2024) a révélé une forte dynamique collective sur la thématique avec la création d’un GIEE Jeune Montagne 2030. Ce dernier regroupe 21 producteurs autour de trois axes de travail : sécuriser l’autonomie fourragère tout en conservant le rôle et la place des prairies permanentes dans le système fourrager, le sursemis et le choix des espèces adaptées au changement climatique et la fertilisation raisonnée. Quatre journées de formation ont eu lieu en 2024. Un travail a été initié avec la chambre d’agriculture de l’Aveyron pour suivre les impacts économiques du changement climatique sur les exploitations de la filière AOP et la pertinence des adaptations mises en place.
(1) Institut national des appellations d’origine (51 AOP fromages, beurre et crème, 11 IGP fromages).
Site LaFranceAgricole – Actualités 27/08/24
