À l’occasion des premières Rencontres agrivoltaïques, qui se sont tenues ce 29 octobre 2024, France Agrivoltaïsme a proposé sept mesures pour développer cette jeune filière.
Nouvel eldorado ou miroir aux alouettes ? L’agrivoltaïsme attire de plus en plus d’exploitants agricoles et le nombre de projets progresse de manière significative depuis la promulgation de la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (Aper) en 2023. À l’occasion des premières Rencontres agrivoltaïques, le 29 octobre 2024 aux Chambres d’Agriculture France, France Agrivoltaïsme, association qui promeut la promotion de l’agrivoltaïsme, formule plusieurs propositions pour soutenir et développer de manière pérenne la filière.
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit que d’ici à 2028, entre 35,6 et 44,5 GW de capacités photovoltaïques devront être installées, contre environ 21 GW de photovoltaïques au 30 juin 2024. L’installation de centrales agrivoltaïques sur moins de 0,2 % de la SAU serait suffisante à elle seule pour atteindre les objectifs de la PPE. France Agrivoltaïsme demande ainsi que la future loi de programmation énergétique et le décret PPE 3 qui en découlera, fixent un cap ambitieux pour la production d’énergie agrivoltaïque.
Le décret du 9 avril 2024 relatif au développement de l’agrivoltaïsme précise les conditions de mise en place des projets. Néanmoins, les interprétations diffèrent selon les territoires. France Agrivoltaïsme appelle à la publication d’un guide d’instruction permettant d’harmoniser l’interprétation et l’appropriation des textes dans les territoires.
Pour qu’ils soient parfaitement intégrés et acceptés dans les territoires, France Agrivoltaïsme souhaite privilégier l’installation de projets : tant que faire se peut collectifs, toujours de taille raisonnée pour chaque agriculteur concerné et surtout conçus au plus près des réalités et besoins de chaque territoire.
Les solutions agrivoltaïques doivent être considérées avant tout comme un service direct à la production agricole en renforçant la pérennité de l’exploitation et permettre ainsi à l’exploitant de mieux vivre de son activité agricole.
La filière défend un juste partage de la valeur, qui permette aux agriculteurs une valorisation de leur terre et, dans la mesure du possible, leur intégration au capital et à la gestion du projet. France Agrivoltaïsme insiste sur le fait que cette activité ne doit pas générer de spéculation foncière. Une attention particulière doit ainsi être apportée à l’influence des projets dans chaque département.
À l’échelle nationale, le nombre d’exploitations agricoles qui pourrait accueillir des solutions agrivoltaïques reste limité. De fait, France Agrivoltaïsme prône un développement des projets à l’échelle territoriale pour les orienter vers les exploitations les plus exposées tout en renforçant l’autonomie énergétique des territoires. Pour que cela se matérialise dans les meilleures conditions d’acceptabilité, l’association souhaite que des contrôles stricts soient mis en œuvre afin de limiter les projets “alibis” qui ne respectent pas en phase d’exploitation les modalités définies par la loi Aper et ses textes d’application.
France Agrivoltaïsme insiste sur l’importance de soutenir la recherche et le développement de nouvelles technologies pour améliorer à la fois l’efficacité des systèmes agrivoltaïques et augmenter la productivité agricole.
Site LaFranceAgricole – Actualités 29/10/2024