Près de 14 % des exploitants suivis en 2022 par la cellule Réagir de la Marne avaient entre 28 et 40 ans.
Pour la première fois en 2022, les accompagnateurs de la cellule Réagir de la Marne sont intervenus au cours du stage 21 heures, étape obligatoire pour tout porteur de projet souhaitant s’installer. L’objectif : sensibiliser les futurs responsables d’exploitation aux risques liés à la gestion de leur entreprise.
Niveau en comptabilité en baisse
La mise en place de cette action de prévention fait suite à l’augmentation du nombre de jeunes agriculteurs suivis par Réagir au fil des années. « Une tendance mise en évidence depuis quatre ans », explique Julie Portejoie, directrice de l’Adasea, organisme de maintien et de dynamique du territoire, dont dépend Réagir. En 2022, seize exploitants sur les cent seize suivis par la cellule marnaise se situaient dans la tranche d’âge 28-40 ans. « Nous constatons un manque de maîtrise en comptabilité et en gestion des jeunes qui s’installent », analyse Constant Floquet, président de l’Adasea.
« Certains reprennent une exploitation faisant déjà face à des difficultés économiques. D’autres n’ont pas pris la mesure du coût de leur installation avec parfois des comptes courants d’associés créditeurs très importants à rembourser à la génération qui prend sa retraite. Si un aléa économique ou climatique vient s’ajouter, la situation peut vite devenir compliquée. »
Anticiper dès le lycée
Pour éviter ces situations délicates, l’Adasea prône une intervention, le plus en amont possible, sur les sujets liés à la gestion et à la posture entrepreneuriale. « Il faudrait aller à la rencontre des futurs installés dans les lycées agricoles pour les sensibiliser davantage et éviter qu’ils ne se retrouvent en difficulté », propose Constant Floquet.
Réagir propose des formations de remise à niveau sur la lecture du bilan et sur l’appréhension des besoins vis-à-vis de la trésorerie disponible. Concernant les projections, l’Adasea n’est pas très optimiste. « Avec un prix du blé qui baisse et des charges qui se situent à un niveau élevé, on risque d’accueillir de nouveaux exploitants dans les mois à venir », conclut Constant Floquet.
Site LaFranceAgricole – Actualités 24/07/2023
