Plusieurs points d’achoppement persistent entre les États membres, qui espèrent cependant aboutir à une approche commune de la Pac le 19 octobre prochain. Devant les députés français, le commissaire européen Janusz Wojciechowski a voulu se montrer confiant.
Le conseil Agriculture et Pêche de l’Union européenne aboutira-t-il le 19 octobre prochain à une «approche commune» des États membres sur la future Pac ? C’est l’objectif que se fixe la présidence allemande, et le commissaire européen à l’agriculture se dit «optimiste».
Des questions encore en suspens
Auditionné jeudi par les députés de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale, Janusz Wojciechowski a rappelé les objectifs de la future Pac, mettant l’accent sur «la sécurité alimentaire, notre priorité absolue» et «le revenu des agriculteurs ».
Optimiste quant à la probabilité de parvenir à un accord, il a cependant admis que des questions se posent encore, notamment sur le nouveau dispositif des écoprogrammes (ecoscheme) financés sur le premier pilier.
Doivent-ils être obligatoirement déployés par les États membres? Faut-il leur allouer un pourcentage minimum de l’enveloppe des paiements directs? Les États doivent-ils avoir les mains complètement libres ou serait-ce à la Commission de proposer un catalogue de mesures éligibles? Les vues des États membres peinent à converger.
Des aides à la bio sur le premier pilier?
Le commissaire, lui, verrait bien des écoprogrammes permettant de rémunérer le mode de production biologique, puisqu’il faudra redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif de 25 % de SAU bio en 2030 (contre à peine 8 % actuellement). Interrogé sur le ciblage des aides et le soutien aux petites exploitations, il a par ailleurs regretté que le Conseil ait décidé de rendre facultatif la dégressivité et le plafonnement des aides au-delà d’un certain montant.
Pas de difficultés particulières pour la France ?
Soulignant la diversité des situations entre tous les États membres, le commissaire Janusz Wojciechowski a précisé que la Commission aurait des échanges avec chaque État membre afin de prévoir des mesures ciblées. «On veut avoir une approche individualisée», a-t-il insisté.
La Commission soumettra des recommandations non contraignantes pour l’élaboration des PSN (plans stratégiques nationaux), tenant compte de la situation particulière de chacun: problèmes de pollutions, recours excessif aux phytos, etc. Sur les différents indicateurs, les agriculteurs français se situent toujours « plutôt dans la moyenne », a poursuivi le commissaire, qui ne « [s’]attend pas à des discussions particulièrement difficiles avec la France ».
Site LaFranceAgricole – Actualités 01/10/2020