Après dix années d’existence, le label « Haute valeur environnementale » (HVE) souffre encore d’une méconnaissance de la part des consommateurs et des producteurs. Pourtant, des opportunités existent.
Organisée par Farmleap, la conférence « Réussir le HVE » qui s’est tenu le 18 novembre 2021 a fait le bilan de dix années d’existence du label « Haute valeur environnementale » (HVE).
La HVE, une porte ouverte…
« La HVE est une porte ouverte, explique Gilbert Domergue, président de la coopérative Cant’Avey’Lot, engagé dans la démarche HVE depuis avril 2020. Notamment pour infiltrer les marchés publics après le passage d’Egalim 2. »
Cette nouvelle loi ouvre au label HVE l’accès au marché de la restauration hors domicile dont la moitié de l’approvisionnement doit être réalisée sous signes de qualité. « Aujourd’hui, c’est un plus de ramener de la HVE dans nos produits », souligne Gilbert Domergue.
Mais ce label est aussi perçu comme « un tremplin », selon Thierry Picaud, producteur bio. « La HVE est une démarche de progrès, intermédiaire, ouverte à des exploitants ne pouvant pas se convertir au bio », souligne Alessandra Kirsch, directrice des études chez Agriculture Stratégies.
… qui doit être valorisée
Néanmoins, le passage à la labellisation n’est pas chose aisée. C’est ce que remarque Fabienne Gilot, coach pour le développement de projets territoriaux qui s’est chargée de la labellisation des adhérents de la coopérative Cant’Avey’Lot.
« Nous avons fait face à un certain nombre de freins, observe-t-elle. À commencer par la peur de l’administratif liée à la certification, à une réticence face au terme d’« environnement » ainsi qu’à une méconnaissance du label.
Après 10 ans d’existence, Hervé Lapie, président du Contrat de solutions, déplore toujours le manque de communication autour du label. Une communication qui doit être faite auprès des consommateurs, mais aussi auprès des agriculteurs.
Au-delà, c’est surtout la problématique de la rémunération qu’ont relevée les différents participants de la conférence. Alors que la bio bénéficie d’aide à la conversion, la HVE n’en a aucune. Des contrats avec des agences de l’eau peuvent toutefois être signés pour une prise en charge des risques en cas de pertes de rendement lors de la labellisation HVE.
Un nouveau cahier des charges pour le début de 2022
Le cahier des charges du label HVE est en cours de révision. Sa nouvelle version est prévue pour le premier trimestre 2022. Il est possible que le label intègre de nouvelles préoccupations sociétales, tel que le bien-être animal.
La voie B pour obtenir la labellisation, basée en partie sur le chiffre d’affaires de l’exploitation, devrait être adaptée à chaque production.
Pour la voie A, les référentiels d’indices de fréquence de traitement (IFT) doivent être revus, notamment pour la production arboricole.
Site LaFranceAgricole – Actualités 22/11/2021
